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Portrait du mois - octobre 2024
2024-10-16 15:46:41
Apolline Baudoux a été tutrice en 2017 et est actuellement, à 26 ans, directrice de Solidarimmo, une ASBL spécialisée dans la promotion immobilière sociale. Elle a accepté de nous parler de son parcours, de son expérience en tant que tutrice et ce que celle-ci a pu lui apporter sur le plan humain et professionnel. Voici son interview :
■ Peux-tu te présenter ?
Apolline : « Bonjour, je m’appelle Apolline Baudoux, j’ai 26 ans et je suis Directrice de Solidarimmo, une ASBL spécialisée dans la promotion immobilière sociale. Avant de rejoindre Solidarimmo, j’ai eu l’opportunité de travailler en tant que conseillère ministérielle auprès du Ministre-Président bruxellois. Cette expérience, que je n’avais pas spécialement anticipée en sortant des études, s’est présentée à la suite d’une rencontre fortuite. Ce poste m’a permis d’explorer en profondeur les institutions que j’avais tant étudiées. Travailler au sein d’un cabinet ministériel est un défi quotidien, avec un rythme effréné, de nombreuses rencontres, et des projets porteurs de sens. Ce qui nous guide dans ces moments, ce sont nos valeurs, qui restent au cœur de chaque décision. Cette passion pour le service public et l’impact social s’inscrit dans un fil rouge qui traverse tout mon parcours : un profond engagement pour le droit au logement et la recherche de solutions concrètes pour les publics fragilisés. »
■ Peux-tu nous parler de ton parcours depuis la fin de tes études ? Tu as l’air d’avoir endossé de nombreuses casquettes engagées, peux-tu nous en dire plus ?
Apolline : « Mon parcours professionnel est né de nombreuses réflexions et questionnements sur mes valeurs et mes ambitions. Après avoir hésité entre des études de communication et de science politique à la fin de mes secondaires, j’ai finalement opté pour le droit. Mon intérêt pour le fonctionnement de la société et les grands enjeux publics m’a ensuite naturellement orientée vers le droit public et international en master. Parmi les sujets qui m’ont le plus interpellée : le droit au logement. Comment le rendre effectif et accessible ? Cette question est devenue centrale dans mes choix de carrière.
Ensuite, j’ai voulu comprendre comment le secteur privé pouvait intervenir dans les solutions liées à la crise du logement à Bruxelles. Cela m’a conduite à suivre un master avancé à la Vlerick Business School, en management international et stratégie. J’ai eu l’opportunité de réaliser une mission de consultance en Afrique du Sud, pour développer des produits financiers facilitant l’accès aux emprunts hypothécaires pour les ménages à faibles revenus. Cette expérience a renforcé ma conviction que le droit et le management peuvent, ensemble, répondre à des enjeux sociaux majeurs.
Mon conseil aux étudiants ? Profitez de ces années pour explorer vos valeurs, vos centres d’intérêt et vos idéaux. Posez-vous les bonnes questions, rencontrez des professionnels, prenez le temps de faire des stages, et surtout, n’ayez pas peur de saisir les opportunités qui se présentent sur votre chemin. »
■ Combien de temps as-tu été tutrice et comment as-tu entendu parler de Schola ULB pour la première fois ?
Apolline : « J’ai été tutrice durant un semestre, donnant des cours de mathématiques à des élèves de 3ème secondaire, âgés de 14 à 16 ans. J’ai découvert Schola ULB par hasard, en voyant un flyer sur le campus. Curieuse, je me suis présentée à une séance d’information, et l’idée de pouvoir accompagner des élèves m’a tout de suite plu. »
■ À l’époque, qu’est ce qui t’a décidé à te lancer dans l’aventure du tutorat en envoyant ta candidature via le site de Schola ULB ?
Apolline : « Pour être honnête, à l’époque, j’étais en quête de nouvelles expériences. J’avais déjà accumulé pas mal d’heures en horeca et en vente, et je voulais diversifier mon profil tout en apportant ma pierre à l’édifice. Le tutorat m’offrait une expérience différente, plus humaine, et me permettait de toucher un autre domaine, celui de la pédagogie. Lors d’un événement organisé par Schola ULB, j’ai pu échanger avec des tuteurs en poste, ce qui m’a convaincue de m’engager. »
■ Selon toi, pourquoi était-ce important, en tant qu’étudiant, de venir soutenir les élèves et leur redonner confiance en leurs capacités ?
Apolline : « Pour moi, l’importance de soutenir les élèves réside dans le fait de redonner confiance. J’ai moi-même eu des difficultés avec les mathématiques durant mes secondaires, et je sais à quel point cela peut être décourageant. À force de persévérance et d’adaptation, j’ai réussi à trouver des méthodes pour rendre les mathématiques plus accessibles (à base de couleurs, fluos, flèches, etc.), et j’avais envie de partager ces techniques avec des jeunes qui rencontrent les mêmes difficultés. C’est une belle manière de rendre ce que j’ai reçu. »
■ Qu’est-ce que cette expérience t’a apporté en termes de compétences ? Quelles sont celles que tu utilises encore dans ta vie professionnelle actuelle ?
Apolline : « Le tutorat m’a appris à être plus attentive aux besoins individuels. J’ai développé la capacité d’adapter mon discours et mes explications en fonction de chaque élève, ce qui est essentiel dans le cadre de projets professionnels, surtout lorsqu’il s’agit de coordonner différents acteurs. L’écoute active et l’ajustement constant sont des compétences que j’utilise encore aujourd’hui dans mon rôle de directrice, où il est crucial de s’assurer que tout le monde avance dans la même direction. »
■ Est-ce selon toi une plus-value pour un CV ?
Apolline : « Absolument. L’expérience de tutorat permet non seulement de montrer un engagement sociétal, mais aussi de développer des compétences transversales : gestion de groupe, pédagogie, capacité à transmettre des idées complexes de manière simple. De plus, travailler avec des jeunes permet d’affiner notre compréhension des préoccupations et des besoins de la génération à venir, ce qui est précieux dans de nombreux secteurs professionnels. »
■ Qu’est-ce que tu préférais dans les séances de tutorat avec les élèves ? Quel est ton meilleur souvenir de tutorat ?
Apolline : « Mon meilleur souvenir est sans doute celui où, avec un groupe d’élèves, nous avons passé une bonne demi-heure à essayer d’expliquer une méthode de calcul en 3D à l’un d’entre eux. On avait des pailles, des couleurs, des tableaux… mais rien ne fonctionnait. Puis, d’un coup, tout a fait sens pour lui, et il a eu ce moment « eureka ». La joie collective qui a suivi est un souvenir que je garde précieusement. »
■ Comme chaque début d’année académique, un nouvel appel de recrutement auprès des étudiants est lancé depuis le mois d’août et se clôtureront à la fin de ce mois, que dirais-tu à des étudiant.e.s qui hésiteraient encore à devenir tuteur.trice chez Schola ULB pour qu’ils sautent le pas ?
Apolline : « Je leur dirais de foncer. Au-delà de l’apport financier ou du développement de nouvelles compétences, le tutorat est une aventure humaine incomparable. Vous avez la possibilité d’aider des jeunes à reprendre confiance en eux, à progresser, et à surmonter des obstacles qui peuvent paraître insurmontables pour eux. C’est une expérience qui vous fera grandir tout autant qu’eux. »
■ Pour toi, l’expérience Schola ULB en un mot ?
Apolline : « Engagement. C’est un engagement envers les autres, mais aussi envers soi-même, pour sortir de sa zone de confort et faire une vraie différence. »
■ Tu es aujourd’hui directrice de Solidarimmo, peux-tu nous parler de cet organisme et de l’impact social qu’il revêt ?
Apolline : « Solidarimmo est une ASBL née en 2016, qui a pour mission de faciliter l’accès à des logements sociaux et à des espaces de travail pour des associations œuvrant dans des domaines tels que la santé, l’éducation ou encore l’économie sociale. Nous accompagnons des projets immobiliers de A à Z : acquisition, rénovation, construction… tout est pensé pour répondre aux besoins spécifiques des acteurs de terrain et des populations fragilisées.
L’impact social de Solidarimmo est tangible. Nous avons récemment livré deux Centres Sociaux et de Santé Intégrés (CSSI), offrant un accès direct à des services essentiels aux personnes en situation de vulnérabilité. Ces projets démontrent à quel point l’immobilier peut jouer un rôle clé dans la création d’espaces qui favorisent le bien-être collectif. »
■ Souhaites-tu partager autre chose avec nous vis-à-vis de ton engagement chez Schola ULB ?
Apolline : « Je pense que ce qui m’a le plus marquée, ce sont les liens humains qui se créent. Au-delà des cours, ce sont les souvenirs des élèves, de leur progression et de leur persévérance qui restent gravés. »
■ Si tu étais un livre cosy à lire en automne ?
Apolline : « Je serais Le Comte de Monte-Cristo. Un classique plein de rebondissements, d’émotions, et avec cette quête de justice qui me parle tant. Peut-être pas le livre le plus cosy, mais assurément un de mes préférés. »