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Portrait du mois - novembre 2024
2024-11-29 16:28:05Farid Gammar est membre au sein du Conseil d’Administration de Schola ULB depuis plus de 15 ans. Il a accepté de nous partager sa riche expérience au sein du secteur de l’éducation et de l’enseignement ainsi que son regard aiguisé sur l’asbl et les valeurs qu’il partage avec elle . Voici son interview :
■ Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Farid Gammar : « Retraité d’une vie passée dans ou autour de l’école, depuis les premiers pas que j’y ai posés comme élève jusqu’à ce jour où Schola ULB, la bien-nommée, en prolonge encore les préoccupations, les inquiétudes, les joies et les espoirs.»
■ Pouvez-vous nous parler de votre parcours dans le secteur de l’éducation et de l’enseignement ?
Farid Gammar : « J’ai commencé mes activités professionnelles comme régent, terme un peu suranné, enseignant le français, l’histoire, les sciences humaines aux élèves des premières années du secondaire, puis des suivantes, lorsque, ayant entrepris de reprendre des études universitaires, j’ai obtenu une licence et une maîtrise en sociologie. J’ai eu ainsi cette opportunité d’enseigner dans toutes les années, ou peu s’en faut, du secondaire, général et technique.
Tout en me laissant beaucoup de plaisir, ce relatif nomadisme, peu propice à me statufier dans une fonction unique, m’a incité à explorer d’autres horizons. En 1993, j’ai quitté l’enseignement secondaire pour une activité de conseiller pédagogique. De l’art d’entreprendre les groupes d’élèves, j’ai dû passer à celui des groupes d’enseignants, guère plus facile, ils en conviennent aisément eux-mêmes. Ceci m’a donné l’envie de m’orienter vers une direction d’établissement d’enseignement. Pendant neuf ans, de 2000 à 2009, j’ai répondu avec enthousiasme aux exigences multiples de cette fonction, où le maître-mot était « présent », pour tous les habitants de ce microcosme. Jamais lassé, mais toujours attiré par de nouvelles expériences, j’ai intégré, pour neuf autres années, un organisme intermédiaire pour la distribution et la gestion de fonds européens au bénéfice des jeunes de 15 à 25 ans, via les établissements d’enseignement, de formation et de soutien.
Parallèlement à ces activités professionnelles, j’ai assuré pendant de nombreuses années des cours et séminaires en agrégation à l’ICHEC. »
■ Comment avez-vous entendu parler de Schola ULB pour la première fois et qu’est ce que vous en avez pensé ?
Farid Gammar : « C’est justement à l’ICHEC que Ahmed Medhoune (président de Schola ULB), qui y enseignait la sociologie aux étudiants en agrégation, m’a parlé de Schola-ULB et m’a invité à me joindre à ses activités. J’étais alors directeur et il s’agissait d’assurer, au sein de Schola ULB, une première présence de l’enseignement libre — où s’est déroulé l’ensemble de ma carrière — dans une perspective d’élargissement de l’action de l’asbl à l’ensemble des réseaux d’enseignement. Cette ouverture s’est notamment manifestée dans la tenue de plusieurs et mémorables « Forum de l’Innovation pédagogique ». Schola ULB s’est tout de suite révélée dans son ambition, non seulement d’accomplir une action, mais de s’institutionnaliser comme partenaire éducatif de l’école, comme peuvent l’être des organisations sportives ou culturelles ou, de façon moins formelle, le travail à domicile et l’accompagnement des parents. »
■ Depuis combien de temps êtes-vous dans le conseil d’administration de Schola ULB et comment décririez-vous le rôle d’un membre de conseil d’administration chez Schola ULB ?
Farid Gammar : « Si je ne me trompe pas, ce doit être depuis 2007. Brièvement dit, je pense qu’un conseil d’administration, pour ce qui concerne Schola ULB, a pour première tâche de définir les orientations des actions à mener, c’est-à-dire leurs objectifs et les moyens pour les atteindre, ensuite d’assurer autant que nécessaire et possible la permanence de ces moyens, et d’apporter à l’équipe opérationnelle la sécurité et le soutien nécessaires à l’accomplissement de ses missions. »
■ Précédemment, vous avez été directeur d’une école secondaire, que retenez-vous de ce rôle ? Un message que vous souhaitez adresser aux directions de nos écoles partenaires ?
Farid Gammar : « Si le rôle d’une direction d’établissement scolaire n’est pas le même que celui d’un conseil d’administration, assuré par le Pouvoir organisateur en ce qui concerne l’école, il le rejoint par un point, celui d’assurer sécurité et soutien, et pas seulement au personnel de l’école, enseignant ou non, mais aussi aux élèves et à leurs parents. La sécurité sera bien sûr comprise d’abord au sens physique ou psychologique du terme, soit comme une protection contre d’éventuelles agressions, mais s’étend aussi au sentiment d’être « dans le bon », d’être rassuré par la qualité de ce que l’on donne et de ce que l’on reçoit. Cette sécurité, que l’on peut nommer aussi reconnaissance, est assurée par le soutien que seule peut apporter une constante présence, non surveillante, mais bienveillante. »
■ Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous impliquer dans le C.A de Schola ULB ?
Farid Gammar : « Inévitablement, en premier lieu, parce que j’adhérais au projet. Puis, naïvement dit, parce que cela m’a été proposé, parce que ma participation a paru pouvoir apporter un peu de ce que je suis modestement à même de donner, en addition aux qualités des autres membres. »
■ Vous avez déjà participé à plusieurs rencontres pour Schola ULB : stratégie de l’asbl, recrutement de nouveaux employés, commission des futures écoles entrantes. En quoi participer à ces différents évènements a pu vous enrichir sur le plan professionnel/personnel et sur votre connaissance de Schola ULB ?
Farid Gammar : « Les diverses tâches, très épisodiques, m’ont bien placé et me confortent dans le rôle que je conçois pour un membre du conseil d’administration; il m’a paru normal d’être amené à les assurer. Par ailleurs, des temps de discussion en conseil d’administration ou en groupe de travail, il me revient le plaisir de la galante controverse, dont naissent les idées et les projets. Car, de toutes les phases de ma vie professionnelle, je retiens deux types de moments, ceux où l’on est seul, face à sa responsabilité, notamment celle de la décision, qu’on assume et ne partage pas, et ceux de la confrontation où l’on peut être rassuré de ne pas avoir trop facilement raison ou même d’avoir tort. »
■ Quelles sont les valeurs que vous partagez avec Schola ULB ?
Farid Gammar : « S’agissant d’éducation, où il s’agit d’aider à grandir, je souligne, en Schola ULB, la volonté de miser sur une valeur, parmi d’autres, qu’est la relation humaine, entre tuteurs et enfants, élèves, jeunes, comme gage d’une qualité dans l’exercice d’apprendre. Cette valeur prend particulièrement sens à mes yeux à un moment où la plupart des organisations, commerciales et même non-marchandes, se déshumanisent à la faveur d’une multiplication de formulaires dits de contact mais pré-rédigés, de call-centers centralisés, de voix robotiques et d’intelligence artificielle invitée jusque dans les maisons. L’école, bien sûr, maintient ce contact humain, mais Schola ULB en propose une heureuse variante. »
■ Que diriez-vous à une personne n’ayant jamais entendu parler de l’asbl Schola ULB pour qu’elle s’y intéresse davantage ?
Farid Gammar : « Peut-être est-ce dans le prolongement de ce qui est dit de cette valeur de Schola ULB que je relève. Etre tuteur, c’est prendre le temps, la patience, la simplicité de se pencher avec un jeune, sur la même feuille, sur le même problème, mathématique, logique ou lexical, pour lui faire dépasser la peur, voire la répugnance, qu’il en éprouve. Schola ULB est tout entière dans cette action de faire la courte échelle pour permettre à un enfant ou un jeune de voir au-delà du mur d’une incompétence ressentie. »
■ Un message à faire passer à nos élèves-tutorés, nos étudiants-tuteurs et nos coordinateurs des établissements partenaires pour les remercier de leur implication ?
Farid Gammar : « En entrant dans cette démarche du tutorat, les élèves, les tuteurs et les coordinateurs ont marqué le souci commun de construire un partenariat, qui est à penser comme une action commune dont chacun aurait sa part à accomplir. C’est cet engagement de chacun vis-à-vis d’autres personnes qui est remarquable, car il est la principale source de la réussite. »
■ Les fêtes de fin d’année approchent en douceur, en quoi soutenir l’asbl Schola ULB via un petit don vous semble un super cadeau à offrir ?
Farid Gammar : « Soutenir Schola ULB par un don, c’est mettre de soi là où l’on ne peut être présent comme tuteur, et engager ainsi sa contribution à l’épanouissement du bonheur d’apprendre. Et, au lieu de recevoir une écharpe de plus ou un livre qu’on a déjà lu, le cadeau de Noël peut aisément se recevoir avec autant de plaisir en se transformant en don. »
■ Si vous étiez un bon repas réconfortant par temps de pluie/de neige, lequel seriez-vous et pourquoi celui-là ?
Farid Gammar : « Peu amateur de viandes, je vois dans le creux d’un plat à gratin un lit de pommes de terre cuites, sur lesquelles on couche des légumes, des chicons par exemple, déjà cuits eux aussi et bien égouttés, arrosés d’une réduction de crème fraîche faite avec le fond de cuisson des légumes et parsemés de copeaux de fromage au gré des goûts et de l’inspiration (reblochon, roquefort, herve, parmesan…). Et au four! C’est simple, chaud, odorant, réconfortant. »