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Portrait du mois - juillet 2022
2022-07-12 12:22:10Claire Sourdin, coordinatrice de l’asbl Schola ULB de 2014 à 2021, a accepté de revenir sur son parcours et ses souvenirs au sein de l’asbl en se prêtant au jeu des questions-réponses du portrait du mois. Voici son interview :
■ Remontons le temps de plus de 8 ans, peux-tu nous parler de ta rencontre avec l’asbl Schola ULB, qu’est ce qui t’a donné envie à l’époque de postuler pour enfiler le rôle de coordinatrice au sein de l’asbl et quels étaient les défis majeurs auxquels tu as été confrontée à tes débuts ?
Claire : « J’ai tout de suite été interpellée par la pertinence du Programme Tutorat et par les valeurs portées par Schola ULB. Le concept est simple, un étudiant de l’enseignement supérieur accompagne un groupe d’élèves de primaire ou de secondaire en difficultés. Cette simplicité donne un fil conducteur évident et permet de s’adapter facilement à de nombreuses situations, à de nouveaux besoins. C’est ce qui fait la force du Programme Tutorat.
À mon arrivée en octobre 2014, les défis étaient nombreux. L’asbl rencontrait alors d’importantes difficultés financières, son avenir était compromis. Des choix difficiles ont été effectués pour contrer cette tendance négative. En parallèle, la dynamique du Pacte d’Excellence s’annonçait, il fallait être en veille pour penser les bonnes réponses à ces changements. »
■ C’est aujourd’hui Kseniya Yasinska qui a repris le flambeau en tant que directrice, peux-tu nous expliquer en quoi ce poste consiste exactement au sein de l’asbl ? Peux-tu également nous parler du nouveau rôle d' »Administratrice déléguée » que tu endosses chez Schola ULB ?
Claire : « La direction de l’asbl fait le lien entre le Conseil d’administration et l’équipe dans la conception, la mise en œuvre et l’évaluation de la stratégie d’action de l’asbl. Elle pilote et conseille les acteurs de l’asbl dans leur quotidien. Elle s’assure de la bonne gestion financière et administrative de la structure. Elle conduit la recherche de financements. Elle représente également Schola ULB auprès de ses partenaires (écoles, associations, pouvoirs subsidiants…) et se fait l’ambassadeur du projet et de ses valeurs. Kseniya Yasinska a pris cette mission à bras le corps et je suis ravie de la voir si bien évoluer dans cet univers.
L’administratrice déléguée agit à un niveau au-dessus, plus proche du Conseil d’administration, dont elle relaie les orientations. Elle conseille, guide la direction dans ses choix importants de gestion. Elle la soutient dans certaines missions-clés de représentation extérieure et recherche de fonds. »
■ Qu’as-tu le plus apprécié en tant que coordinatrice de Schola ULB durant 7 années ?
Claire : « Ces 7 années ont été d’une telle richesse qu’il est difficile d’isoler un élément en particulier. Avec un peu de recul, je retiens principalement la qualité de la relation tissée par Schola ULB avec ses établissements primaires et secondaires partenaires. Grâce à des échanges réguliers avec les équipes éducatives, à une prise en compte fine des particularités de chaque lieu, le Programme Tutorat occupe une véritable place au sein de chaque école, de chaque maison de quartier dans lequel il se déroule. La confiance est solide, la collaboration réelle. Cette relation est, je crois, unique dans le secteur de l’éducation. »
■ Une anecdote en particulier à nous partager durant ces années chez Schola ULB ?
Claire : « Depuis quelques années, Schola ULB organise du Tutorat vacances dans les locaux de l’ULB. Les élèves qui y assistent chaque matin ont librement accès à la photocopieuse pour préparer leurs exercices, à des chromebooks pour étudier, mais aussi à la bouilloire, à la machine à café… Je me souviens d’un groupe de 2-3 filles d’environ 16-17 ans regardant avec envie les petits biscuits et le café présents dans l’espace collation. Elles n’osaient pas s’en approcher. J’arrive en leur précisant qu’elles peuvent se servir librement. J’en profite pour ajouter qu’elles peuvent aussi faire des photocopies si besoin. Leur réaction m’a émue : « Waouh, on a le droit de toucher ! Sans demander la permission ? Comme des adultes ? On nous fait confiance ! ». Les objectifs et valeurs de l’asbl étaient alors palpables : valoriser et croire au potentiel de chacun. Parfois, cela se traduit par des gestes simples. »
■ Quelle a été ta plus grande fierté lors de ton parcours chez Schola ULB ?
Claire : « L’un des moments les plus forts a été mon discours prononcé devant la Reine Mathilde en 2016. Au-delà du petit défi personnel, il s’agissait surtout d’une belle marque de reconnaissance pour l’ensemble des acteurs du Programme Tutorat. L’asbl se voyait là accorder une légitimité forte, après avoir traversé les épreuves de 2014-2015 et retrouvé une belle dynamique de développement.
Une autre fierté réside aussi dans la présence sur les grilles du Parc Royal de nos 30 portraits d’élèves, exposition « Je Serai » réalisée à l’occasion des 30 ans de l’asbl en 2019. S’exposaient ainsi au grand public, dans un lieu symbolique, les belles et diverses ambitions des élèves du Programme Tutorat. S’illustrait ainsi devant tous la mission de l’asbl. »
■ Avec du recul, quel regard portes-tu sur l’asbl aujourd’hui ? Qu’y as-tu appris sur le plan professionnel ?
Claire : « Ces 7 années à la direction de Schola ULB ont constitué une grande étape professionnelle. J’y ai beaucoup appris, tant sur le renforcement de compétences fondamentales pour piloter une structure, que sur le plan humain. J’ai notamment développé de grandes capacités d’adaptation et de résilience. J’y ai également vécu la force du collectif : c’est incroyable ce qu’une équipe soudée peut accomplir, c’est formidable qu’une communauté de tuteurs animés par des valeurs communes peut réaliser, c’est unique ce qu’une confiance réciproque avec des partenaires scolaires peut ouvrir comme possibilités. »
■ Que dirais-tu à une personne/organisme/financeur n’ayant jamais entendu parler de Schola ULB pour qu’elle s’y intéresse davantage ?
Claire : « Schola ULB est une asbl engagée en faveur de l’égalité des chances à l’école. Le Programme Tutorat a une force fondamentale : la simplicité de son concept, un jeune pour des jeunes, a fait ses preuves et lui permet depuis 30 ans de s’adapter aux nouveaux défis de l’éducation. C’est grâce à cela que près de 3000 élèves ont été accompagnés cette année. Financer Schola ULB s’est soutenir une action qui marche, qui continue de se transformer, qui fédère élèves, étudiants et équipes éducatives. »
■ Un petit mot que tu souhaites faire passer à la galaxie Schola ULB ? (directions, enseignants, coordinateurs, tuteurs, élèves-tutorés, équipe…)
Claire : « J’ai un seul mot : continuez ! Continuez à vous mobiliser en faveur de la réussite pour tous, comme vous le faites si bien, avec humilité, persévérance, mais aussi ambition, innovation, créativité ! Ce que vous faites est formidable ! »
■ Voilà un peu plus d’un an que tu as annoncé ton départ de l’asbl vers de nouveaux défis au sein du Département des Services à la Communauté de l’ULB, peux-tu nous parler de ce service et de ta nouvelle fonction ?
Claire : « En tant qu’adjointe du directeur du Département des Services à la Communauté et du Vice-recteur aux affaires étudiantes et sociales et à la politique culturelle, je conseille et soutiens le développement des politiques sociales de l’ULB, à l’égard des membres de son personnel et surtout à l’égard des étudiants. Quelles réponses penser face aux nouveaux visages de la précarité étudiante ? Comment faire connaître davantage les aides financières proposées par le Service Social Etudiants auprès de tous ceux qui en ont besoin ? Comment favoriser, au quotidien, l’accessibilité et l’inclusivité de notre enseignement supérieur ? Quels moyens mettre au service de l’accueil des étudiants à besoins spécifiques ? Comment préserver le bien-être, la santé de nos étudiants ? Je suis ravie d’apporter ma contribution dans les solutions imaginées, avec le relai précieux des chefs de service, et en concertation avec les différentes instances de l’université. J’apprécie ce poste par la diversité des sujets traités, la polyvalence qu’il requiert. Je le vois comme la nouvelle étape d’un engagement sincère en faveur de la réussite pour tous. »
■ Si tu étais une destination de vacances, laquelle serais-tu et pourquoi ?
Claire : « Je crois que je serais Saint Malo et la Côte d’Emeraude en Bretagne : du caractère, de l’histoire et de la culture, et surtout la mer parfois paisible et parfois agitée… mais toujours source d’énergie ! »