News

Dans le cadre des 35 ans de son Programme Tutorat, Schola ULB vous propose, durant les 5 premiers mois de cette année, de découvrir 5 portraits du mois sous le prisme de cet anniversaire !
Pour le troisième portrait de cette série, nous vous proposons le témoignage de Mme Catherine Alexandre, la directrice de la Fondation Astralis, précieux partenaire financier depuis quelques années. Elle a accepté de partager avec nous son regard sur le projet qu’elle a pu observer à différentes reprises sur le terrain et l’importance de le soutenir. Voici son interview : 

 

■ Pouvez-vous vous présenter ?

Mme Alexandre : « Je suis la directrice de la Fondation Astralis depuis 4 ans après avoir fait une carrière de journaliste économique et politique principalement en radio et en télévision puis dans différentes entreprises en charge de communication , de sustainability et de marketing notamment.  Ma famille est mon ancrage :  j’ai 3 enfants adultes et 3 petits-enfants. J’aime la musique, l’art contemporain, l’architecture, la marche à pied, l’ascension des volcans, les rencontres humaines, la découverte d’autres cultures …je suis curieuse et gourmande ! »

 

■ Pouvez-vous nous présenter en quelques mots la Fondation Astralis ? 

Mme Alexandre : « Il y a 10 ans, plusieurs membres descendants de branches d’une grande famille (on est actuellement à la 6eme génération) ont décidé de s’unir autour d’un projet commun pour augmenter l’impact de leur action philanthropique et de leur engagement sociétal.  La Fondation Astralis était née. »  

 

■  D’où provient cette philosophie des membres de la Fondation d’Astralis de soutenir des projets dans le domaine de l’enseignement/l’éducation ? Pourquoi avoir choisi spécifiquement des projets autour de cette thématique ? 

Mme Alexandre : « À sa création, la Fondation a exploré de nombreuses thématiques (environnement, culture, patrimoine, recherche scientifique, médicale, enseignement …)

Ses membres ont choisi de soutenir des initiatives qui renforcent l’enseignement obligatoire en Belgique car l’éducation est la chance pour chacun de s’en sortir dans la vie. Un jeune qui va au bout de sa scolarité aura un avenir meilleur sur le plan de son développement personnel et de son épanouissement dans la société ainsi qu’une situation économique plus favorable.

La Fondation soutient actuellement une douzaine de projets associatifs (dont Schola ULB) qui travaillent dans les écoles à indice socio-économique faible en Belgique pour réduire les inégalités scolaires et soutenir les enseignants, les directions et les élèves.

La Fondation vise à avoir un impact systémique c’est à dire qu’on veut agir plutôt sur les causes de la problématique plutôt que sur les conséquence et ainsi améliorer le système. »

 

■ Selon votre expertise, quels sont les enjeux actuels pour une scolarité réussie des élèves ?

Mme Alexandre : « Aujourd’hui les enjeux sont énormes, en Belgique mais aussi en Europe et dans les autres continents. Le monde a changé très vite, et l’enseignement n’a pas toujours suivi ces évolutions rapides. Cela veut dire qu’aujourd’hui il y a un grand décalage entre les élèves et les écoles et beaucoup de décrochage de la scolarité. Le changement est en cours mais il prend du temps.

D’après les études, le facteur clé de réussite pour un élève, c’est d’avoir un « bon prof » et pour définir celui-ci, c’est surtout une personne avec qui le jeune crée un vrai lien. Il faut pour cela instaurer la confiance entre l’élève et le professeur, avoir un cadre qui pose des exigences élevées pour que chacun donne le meilleur de lui-même et qui permet à l’élève d’avoir confiance dans ses capacités à réussir et d’apprendre sereinement. »

 

■  Qu’avez-vous pensé du Programme Tutorat et de son fonctionnement lorsque vous en avez entendu parler pour la première fois ? 

Mme Alexandre : « J’ai trouvé que c’était une idée géniale car dans la relation tuteur-tutoré, les deux sont gagnants. Le tutoré car il est aidé dans son apprentissage et guidé vers la réussite gratuitement, par une personne plus jeune que ses profs à qui il peut parfois poser plus de questions, quelqu’un qui est à son écoute en plus petits groupe, qui peut partager aussi son expérience encore fraîche de l’école. Et le tuteur car il est formé, développe de nouvelles compétences notamment interpersonnelles si importantes dans le monde d’aujourd’hui. »

 

■  Vous avez eu l’occasion à plusieurs reprises d’observer sur le terrain notre projet, qu’est-ce qui vous a marqué et que vous avez apprécié lors de ces différentes observations ?

Mme Alexandre : « La convivialité et les rapports humains chaleureux et simples à la fois alliés au grand professionnalisme et à l’ouverture vers les autres sont certainement ce qui m’a frappé d’emblée. Lors des rencontres avec des coordinateurs c’est surtout l’ampleur des besoins qui m’a marquée. »

 

■ Cette année, le Programme Tutorat du Schola ULB fête ses 35 ans d’existence : qu’est-ce qui explique, selon vous, la longévité de ce projet ? Est-ce rassurant en tant que partenaire financier de soutenir un projet avec autant d’années d’expériences ? 

Mme Alexandre : « Bien sûr c’est rassurant de voir tant d’expérience mais cela démontre aussi que Shola ULB a toujours su s’adapter. Il me semble qu’une de ses caractéristiques c’est sa faculté à innover et à répondre aux besoins qu’on voit émerger. Je peux donner plein d’exemples : le tutorat en ligne pendant le covid, le développement du tutorat en primaires, les formations des tuteurs au français langue étrangère (FLE) pour aider les primo-arrivants, les semaines de tutorat pendant les vacances…. » 

 

■ Cela fait un certain temps que la Fondation Astralis soutient financièrement le Programme Tutorat du Schola ULB : en quoi est-ce important de soutenir sur le long terme un projet tel que celui-là ?

Mme Alexandre : « Nous savons à la Fondation que Rome ne s’est pas construite en un jour… et donc assurer un financement qui s’inscrit dans un temps plus long permet au projet de se développer plus sereinement, de tester de nouvelles choses. Nous voulons être un partenaire qui accompagne ses projets à avoir toujours plus d’impact. Et on voit que pour l’instant ce que fait Schola ULB est nécessaire et permet vraiment d’aider de nombreux élèves à réussir. »

 

■ Que diriez-vous aux potentiels financeurs/organismes qui hésiteraient à se lancer dans un partenariat avec Schola ULB ? 

Mme Alexandre : « Allez-y sans hésiter. Vous pouvez avoir confiance dans cette organisation qui démontre son professionnalisme chaque jour en aidant à la réussite scolaire de milliers de jeunes. »

 

■ Vous êtes également chargée de cours auprès d’étudiants du supérieur à l’Université Catholique de Louvain, en quoi s’engager comme volontaire dans un projet comme Schola ULB est, selon vous, bénéfique pour leur futur parcours professionnel ?

Mme Alexandre : « C’est très bénéfique je pense pour chaque étudiant de s’engager comme volontaire chez Schola ULB et cela aura un impact réel sur leur vie future. D’abord pour ouvrir les yeux et se rendre compte de la réalité de nombreuses écoles aujourd’hui et des inégalités qu’on y trouve. Ensuite pour développer ses compétences de pédagogue grâce aux formations et ses compétences relationnelles et interpersonnelles en étant plongé dans le bain. Les compétences relationnelles : travail d’équipe, communication et capacité d’organisation et les compétences cognitives et sociales sont très recherchées  sur le marché du travail aujourd’hui et seront donc un atout pour l’étudiant tuteur lorsqu’il sera sur le marché de l’emploi. Enfin parce que c’est très gratifiant d’aider un élève qui va en partie grâce à lui, améliorer ses résultats et sa confiance en soi.

Et puis, collaborer à un projet qui réduit les inégalités, ça donne une bonne raison de sortir de son lit le matin. »

 

■ Si vous aviez un message à partager auprès des élèves-tutorés et des étudiants-tuteurs de Schola ULB, lequel serait-il ? 

Mme Alexandre : « Soyez bienveillants ; appréciez ce que vous faites, je suis sûre que vous progressez alors ne vous arrêtez pas à l’un ou l’autre échec (ils vous apprennent beaucoup aussi) mais surtout regardez les succès et ayez confiance. Tout le monde peut réussir. »

 

■ Complétez cette phrase « 35 ans du Programme Tutorat de Schola ULB, c’est… »

Mme Alexandre : « c’est une énergie formidable. En numérologie 35 c’est l’aventure et la curiosité. Ça combine le 3 qui est la communication et la créativité et le 5 qui est associé à la liberté. 35 promet de nouvelles expériences et pistes à explorer »

 

■ Question bonus :  Cette année, votre fondation fête, elle aussi, un anniversaire spécial : 10 ans d’existence ! Que pouvons-nous lui souhaiter pour les 35 ans à venir ? 

Mme Alexandre : « Le rêve serait évidemment que d’ici 35 ans il n’y ai plus besoin de la Fondation tellement l’enseignement aurait progressé en devenant plus égalitaire, plus inclusif et formant des jeunes bien dans leur tête, leur cœur et leur corps, confiants, sachant travailler et interagir avec autrui et prêts à prendre leurs responsabilités de citoyen du monde. »