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35 ans
Portrait du mois - mai 2025
2025-05-14 10:17:17
Dans le cadre des 35 ans de son Programme Tutorat, Schola ULB vous propose, durant les 5 premiers mois de cette année, de découvrir 5 portraits du mois sous le prisme de cet anniversaire !
Pour ce cinquième et dernier portrait de cette série, nous vous proposons de découvrir le portrait d’un élève-tutoré motivé et déterminé, Amaad, 18 ans, élève en option sciences-mathématiques en 5ème secondaire à l’Athénée Joseph Bracops à Anderlecht, établissement partenaire du Programme Tutorat. Il a commencé à suivre des séances de soutien scolaire l’année dernière dans son école et a également participé à 3 sessions de Tutorat Vacances. Il a accepté de nous partager son regard sur notre Programme Tutorat et nous confié ses aspirations futures. Voici leur interview :
■ Comment as-tu entendu parler de notre asbl et de son Programme Tutorat pour la première fois ? Qu’est-ce qui t’a motivé à t’y inscrire et dans quelle(s) matière(s) as-tu demandé du soutien ?
Amaad : « Je suis des séances de tutorat depuis l’année passée. En effet, l’année dernière, je n’ai pas vécu une période très facile. Vers le mois de mars, j’ai voulu me reprendre en main, et une amie m’a alors conseillé d’aller au tutorat. Je me suis donc inscrit en mathématiques, et j’y allais une fois par semaine, tous les mercredis. Dans mon école, l’ambiance entre les élèves est assez bienveillante, donc c’est vraiment grâce au bouche-à-oreille que j’ai été motivé à m’inscrire. Elle m’a dit : « Écoute, si tu as des difficultés, viens au tutorat, moi ça m’a vraiment aidée ! »
Et effectivement, mon tuteur était vraiment incroyable. On restait même plus longtemps que prévu après les séances pour discuter. Et, quand j’ai eu des examens de passage à la fin de l’année, une amie m’a proposé de l’accompagner à des séances de tutorat organisées en août dans un autre établissement partenaire du Programme Tutorat. J’ai beaucoup apprécié ces séances estivales, même si, malheureusement, je n’ai pas réussi mon année. Je sais que ce n’est pas la faute du tutorat, mais parce que je n’ai pas assez travaillé. Du coup, cette année, j’ai reçu une proposition pour suivre à nouveau du tutorat pendant les vacances, et je me suis dit : pourquoi ne pas continuer ?
Ce qui m’a motivé à m’inscrire l’année dernière, c’est que je sentais que je décrochai et que j’allais rater mon année. Et même si je l’ai effectivement ratée, je ne regrette rien, car j’ai adoré participer au tutorat. Avec mon tuteur, Prince, ça a été une connexion instantanée. On pouvait parler de films, car j’adore ça. Bref, j’ai vraiment aimé cette formule de soutien. Même si j’ai échoué, je n’ai pas oublié tout ce que j’ai vu en mathématiques avec Prince, et cela m’aide encore aujourd’hui.
J’ai choisi les mathématiques car c’est là que je rencontre le plus de difficultés. Et, durant ce tutorat de vacances, j’ai aussi pris le néerlandais, car j’aimerais vraiment m’améliorer. J’estime qu’on doit pouvoir s’exprimer un minimum dans les deux langues. Comme j’adore communiquer et parler avec tout le monde, il faut que je sache maîtriser le néerlandais. Et puis, c’est aussi une richesse culturelle en plus. »
■ Qu’est ce que tu trouves le plus difficile à l’école ?
Amaad : « Ce que je trouve le plus difficile à l’école, c’est la discipline de travail. Je suis convaincu que tout le monde peut rencontrer des difficultés, mais qu’elles viennent souvent d’un manque au niveau des bases. Si on n’a pas travaillé ou compris certaines choses en 1re ou en 2e, ces lacunes nous poursuivent jusqu’en 5e ou 6e. »
■ Selon toi, quel est l’avantage d’avoir la possibilité de participer aux séances de soutien scolaire à la fois durant l’année scolaire dans ton école et pendant les vacances scolaires ?
Amaad : « Je trouve ça super, j’aime vraiment le fait d’avoir ces deux options. L’année dernière, j’avais besoin d’explications parce que, je le reconnais, je n’écoutais pas vraiment en cours. Maintenant, ce dont j’ai besoin, c’est d’avoir un moment et un lieu pour travailler, tout en pouvant continuer à poser mes questions. Donc, là pendant l’année, une fois par semaine, je savais que pendant deux heures, je pouvais me consacrer aux mathématiques. C’était un bon moment de travail, car comme je le dis souvent, c’est aussi l’occasion d’échanger avec le tuteur ou la tutrice, et j’aime beaucoup discuter avec eux. Je peux dire que cela a aussi beaucoup aidé des amis à moi.
Et le fait qu’il y ait également cette possibilité durant les vacances, personnellement, j’adore ! Même pendant les congés, j’ai tendance à me réveiller naturellement tôt, donc je me dis : autant en profiter pour aller au tutorat. J’aime beaucoup le fait que ce soit organisé pendant les « petites » vacances sur le campus du Solbosch de l’Université Libre de Bruxelles. J’y rencontre de nouvelles personnes de mon âge, venant d’autres écoles, ainsi que des étudiants-tuteurs, proches de mon âge aussi, avec qui je me sens à l’aise pour parler. C’est vraiment sympa.
En tant qu’élève, la différence entre les deux formules, c’est que le tutorat classique, qui a lieu une fois par semaine à l’école avec des élèves qu’on connaît déjà, permet de se dire : « Ah, ça je n’ai pas compris, je vais attendre ma séance de tutorat pour poser la question et préparer mon interro du lendemain. » Et ça me convenait bien cette année car ça me permettait de remplir ma journée comme j’avais badminton juste après le tutorat.
Le tutorat pendant les vacances, lui, permet de rencontrer des élèves d’autres écoles, et de découvrir le campus du Solbosch. On se sent un peu « adulte », comme si on allait à l’université. C’est aussi plus intensif, car on a le choix de faire 2h ou 4h par jour. Par exemple, en seulement quatre jours avec deux heures de néerlandais par jour, je trouve qu’on a fait énormément de choses avec ma super tutrice, Émilie ! On a revu toutes les bases de la grammaire, ce qui va nous aider pour les examens. On a aussi travaillé du vocabulaire en lien avec une série flamande, D5R, qu’on a regardée ensuite. Et ça m’a permis de mieux comprendre l’épisode ! »
■ Remarques-tu une évolution grâce à ces séances de soutien scolaire ?
Amaad : « Ça m’a vraiment apporté une certaine discipline de travail et donné envie de travailler. Chaque mercredi après-midi, j’étais content d’y aller, car je trouve ça chouette de pouvoir échanger avec ma tutrice ou mon tuteur et faire des mathématiques. L’année dernière, je n’aimais pas travailler les maths, mais maintenant, j’y prends du plaisir. J’ai aussi constaté une évolution dans mes notes. Même l’année dernière, elles étaient remontées, mais je m’y suis pris trop tard, et je sais que je n’ai pas fourni assez de travail. Au final, je pense que redoubler a été une bonne chose, car cela m’a permis de revoir toutes les bases. »
■ Qu’est ce que tu as le plus apprécié durant ces séances de tutorat à l’ULB durant les vacances scolaires ?
Amaad : « Les tuteur·rice·s ! Ils mettent vraiment beaucoup d’efforts pour nous aider. Par exemple, Lievin, le tuteur que j’ai eu en mathématiques lors du dernier tutorat de vacances, proposait des jeux pour rendre les séances plus dynamiques, et ça donnait vraiment envie de participer. Ça fonctionnait super bien.
Le seul petit regret, c’est que l’ambiance entre élèves ne devient vraiment détendue qu’à la toute fin de la semaine, au moment où on commence à rigoler plus facilement et à participer tous ensemble. »
■ Tu as peut-être eu plusieurs tuteurs différents. Comment se sont passées les séances avec eux ? Pourquoi penses-tu que ce soutien scolaire « entre jeunes » fait la différence et en quoi cela change-t-il par rapport à un professeur « classique » ?
Amaad : « Les tuteurs ont toujours été très ouverts. On est censé les tutoyer, mais j’avoue que parfois, on a encore le réflexe de les vouvoyer. Après, ils nous mettent vite à l’aise, et le tutoiement devient naturel. Moi, j’ai la chance d’avoir de super profs à mon école avec qui j’ai aussi une bonne relation, mais je peux imaginer que, pour quelqu’un qui a un mauvais feeling avec ses profs, ça doit vraiment faire une grande différence d’avoir un tuteur·rice.
Le dialogue est plus facile, plus informel avec les tuteus·rice·s, alors que, parfois, avec les profs, même leur demander s’ils ont passé une bonne journée peut être perçu comme un excès de proximité. Avec les tuteurs, on est proches en âge, donc les discussions se font plus naturellement. Et puis, comme on est en petit groupe durant le tutorat, on ose plus facilement poser des questions, sans avoir peur qu’elles soient perçues comme des « bêtes » questions. »
■ Si tu devais décrire une séance de « Tutorat vacances » parfaite, comment serait-elle ?
Amaad : « Une séance parfaite , pour moi ? Déjà, ce serait une où la collation offerte ne serait pas des fruits secs… parce que j’y suis allergique (rires) !
Plus sérieusement, je trouve que les séances sont déjà super, car je n’ai eu que des tuteurs géniaux — je me considère vraiment chanceux. Peut-être qu’elles seraient vraiment parfaites si les élèves étaient un peu plus ouverts dès le début, et moins chacun dans leur coin. »
■ Cette année, le Programme Tutorat fête ses 35 ans d’existence ! Qu’est-ce qui, selon toi, explique la longévité de ce projet ? Que souhaiterais-tu à ce projet pour cet « anniversaire » spécial ?
Amaad : « Je pense que, s’il existe depuis si longtemps, c’est parce qu’il fonctionne bien, et que l’équipe derrière ce projet semble vraiment motivée pour le faire perdurer. Cela doit être le fruit de l’effort des personnes qui y travaillent, et leur bienveillance d’aider les élèves et leurs parents qui n’ont pas forcément les moyens de se payer des professeurs particuliers. Tout le monde ne peut pas se permettre de payer 25€ ou 50€ de l’heure pour un tuteur ou une tutrice en études supérieures.
Cela me fait dire que, si le Programme Tutorat existe toujours lorsque je ferai des études supérieures, j’aimerais moi aussi pouvoir être tuteur, pour voir ce que ça fait, car cela a l’air vraiment intéressant.
Je vous souhaite que le Programme Tutorat dure encore longtemps, et je souhaite à Schola ULB d’obtenir un budget à la hauteur de celui d’un milliardaire ! Je souhaite aussi à toute l’équipe une organisation plus facile, car on voit bien que ce n’est pas toujours évident de trouver des locaux sur le campus à disposition. Moi, je ne m’en plains pas, mais ça se voit que vous mettez déjà beaucoup d’efforts. »
■ Penses-tu faire des études supérieures plus tard ? As-tu déjà une idée du métier que tu voudrais exercer ?
Amaad : « J’aimerais bien tenter de faire polytechnique, donc je vais essayer de suivre les cours préparatoires les samedis l’année prochaine, et aussi continuer à aller au tutorat. Mais je sais que tout cela demandera beaucoup de rigueur.
Je ne suis pas sûr que ce soit forcément pour devenir ingénieur, je pense plutôt à devenir professeur, mais quand je vois les nouvelles lois dans l’enseignement, cela semble compliqué.
Le fait de voir des étudiants qui font des études supérieures me motive beaucoup. Cela permet aussi de réaliser qu’ils ne sont pas parfaits non plus, que certains ratent leur première année d’études ou n’ont pas obtenu tous leurs crédits. On peut se projeter et se dire : « Ah, c’est moi, mais à l’université. » »
■ Le mois de mai est là, ce qui signifie que la période des examens approche petit à petit. As-tu un message à faire passer à tous les élèves qui te lisent ?
Amaad : « Oui, c’est déjà dans trois semaines ! Je leur dirai de travailler dès maintenant et de ne pas attendre la veille. Par exemple, cette année, j’ai compris beaucoup de choses en mathématiques, mais il y avait une partie de la matière que je ne comprenais pas encore, et j’ai raté l’interro. Du coup, j’ai travaillé dessus pendant la semaine de Tutorat Vacances, et maintenant je sais que je suis prêt et que je peux résoudre ce genre de problème. Et si vous avez la chance d’avoir une semaine de révisions, ne perdez pas de temps, travaillez et allez au tutorat. C’est vraiment super sympa 😊 ! »
■ Question bonus : Comment te vois-tu à 35 ans et que peut-on te souhaiter d’ici là ?
Amaad : « Je ne suis pas quelqu’un de matérialiste, donc à 35 ans, j’espère avoir une compagne, une maison à moi, des enfants, et peut-être des animaux, même si je peux être allergique. J’espère aussi avoir un travail qui me permette de gagner juste assez pour vivre confortablement, pouvoir manger et partir en vacances au moins une fois par an. J’espère que la partie « dure » de la vie sera déjà derrière moi et que la vie sera plus calme »
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Le tutorat vacances de Schola ULB est cofinancé par le Fond Social de l’Union Européenne 🇪🇺 et la COCOF 🇧🇪